Défibrillateurs en milieu hospitalier : obligations légales, matériels et bonnes pratiques

Depuis 2018, la législation impose l’installation de défibrillateurs automatisés externes (DAE) dans les établissements recevant du public (ERP). Les hôpitaux, en tant que structures de santé, ont donc l’obligation légale d’implanter et d’entretenir ces dispositifs afin de garantir une assistance immédiate en cas d’urgence. Ces dispositifs médicaux connectés peuvent également transmettre certaines données utiles à la traçabilité des interventions et à la gestion du matériel. Pourquoi est-il crucial de disposer de ces appareils de premiers soins ? Quels modèles sont les plus adaptés à un environnement hospitalier ? Et quelles procédures suivre pour une bonne gestion du matériel ? Voici les informations essentielles.

Un enjeu vital pour les patients

Chaque année, en France, on dénombre environ 50 000 personnes victimes d’un arrêt cardiaque, et parmi elles, seulement 5 % survivent. 

La rapidité d’intervention face à ce type d’urgence est donc cruciale. En effet, les chances de survie diminuent de 7 % à 10 % chaque minute sans défibrillation. Au contraire, une défibrillation immédiate peut porter le taux de survie à environ 75 %. 

En milieu hospitalier, où se trouvent de potentiels nombreux patients à risque, la disponibilité de DAE fonctionnels par le biais d’une maintenance régulière est indispensable pour une prise en charge efficace. Le bon fonctionnement de l’appareil doit être assuré quotidiennement, avec un suivi rigoureux et une procédure de vérification à chaque début de journée.

Pourquoi les hôpitaux doivent être équipés de défibrillateurs ?

En France, les établissements recevant du public (ERP), y compris les hôpitaux, sont légalement tenus de s’équiper de défibrillateurs automatisés externes. Cette obligation découle du décret n° 2018-1186 du 19 décembre 2018, qui impose aux ERP des catégories 1 à 4 (et même certains de catégorie 5) de détenir un DAE.

Cette mesure gouvernementale vise à renforcer la capacité d’intervention et assurer une réponse rapide en cas d’arrêt cardiaque afin d’augmenter les chances de survie des victimes. Ce plan de prévention participe activement à une politique de santé publique, orientée vers la réduction des risques cardiovasculaires.

En milieu hospitalier, la mise à disposition de défibrillateurs à différents endroits (chariots des infirmières et/ou aides soignantes, salle d’attente, couloir, zone de réception, etc.)  répond à la nécessité d’une prise en charge immédiate des patients en détresse dans un lieu où le personnel est formé à leur utilisation. L’implantation stratégique de ces dispositifs dans l’établissement améliore leur accessibilité et permet une intervention rapide.

Les différents DAE pouvant être utilisés dans un hôpital

Plusieurs modèles de défibrillateurs sont adaptés à l’environnement hospitalier, chacun présentant des caractéristiques spécifiques. Ces produits peuvent être accompagnés d’accessoires tels que des électrodes de rechange, des batteries ou des boîtiers de protection murale.

Le modèle HeartSine

Le défibrillateur HeartSine est réputé pour sa légèreté, facilitant ainsi son transport rapide lors des interventions d’urgence. Cependant, il est configuré en une seule langue (souvent le français), ce qui peut poser problème dans un environnement où la communication multilingue est essentielle.

Le modèle Mindray

Le modèle Mindray est apprécié pour son rapport qualité-prix avantageux. Contrairement au modèle précédent, il offre une interface bilingue en français et en anglais, un bouton switch enfant/adulte, choc ultra rapide ainsi qu’une technologie d’assistance intelligente s’adaptant aux compétences du secouriste. De plus, le coût du changement de consommable sur ce défibrillateur est réduit par rapport aux autres défibrillateurs.

Le modèle Zoll

Considéré comme le haut de gamme des défibrillateurs, le Zoll se distingue par ses fonctionnalités avancées (assistance en temps réel au massage cardiaque, patch d’électrodes unique et facile à installer, bouton de pression intégré au patch etc.).  Cependant, il est plus lourd et plus onéreux.

Qui est habilité à utiliser un défibrillateur automatisé externe dans un hôpital ?

Les professionnels de santé formés

Les médecins, infirmiers et urgentistes reçoivent une formation spécifique à l’utilisation des DAE, leur permettant d’intervenir efficacement lors d’un arrêt cardiaque. Dans le domaine hospitalier, cette compétence est intégrée dans les procédures de soin et régulièrement réévaluée.

Le personnel non médical en cas d’urgence

Depuis le décret n° 2007-705 du 4 mai 2007, toute personne est autorisée à utiliser un défibrillateur automatisé externe en cas de nécessité. Ce règlement permet également aux patients, visiteurs ou membres du public de porter assistance en situation d’urgence, en suivant les indications vocales de l’appareil.

Cette mesure à pour objectif de garantir une intervention rapide, essentielle pour augmenter les chances de survie en cas d’arrêt cardiaque.

Les bonnes pratiques pour l’entretien des défibrillateurs

Depuis 2020, les Établissements Recevant du Public (ERP) sont tenus de s’équiper d’un défibrillateur automatisé externe (DAE) ainsi que de leur maintenance régulière. En cas de non-conformité, le responsable d’un ERP engage sa responsabilité civile et pénale en cas d’accident survenu au sein de son établissement.

Voici les bonnes pratiques à respecter pour garantir la fiabilité des défibrillateurs en milieu hospitalier :

• Contrôle journalier de l’état de l’appareil, vérification des électrodes et de la batterie pour assurer leur efficacité en cas d’urgence.
• Tests de bon fonctionnement et mises à jour selon les recommandations des fabricants afin de maintenir les normes de sécurité et de performance.
• Respect des protocoles internes pour garantir une disponibilité permanente des DAE.
• Suivi des interventions et des événements via un logiciel de surveillance connecté, intégré au système d’information de votre prestataire ou de votre système d’information.
• Faire appel à un service de maintenance annuelle par un prestataire externe, comme D+ Services, pour réaliser ces vérifications et tests.

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