Lorsqu’une personne fait un arrêt cardiaque, chaque seconde compte. En France, comme dans de nombreux pays, les femmes ont un risque de décès plus élevé que les hommes dans de telles situations. Une étude menée par l’association caritative britannique St John Ambulance révèle un chiffre alarmant : près d’un tiers des britanniques hésitent à pratiquer un massage cardiaque sur une femme par peur de toucher ses seins. Cette réticence, alimentée par des freins psychologiques et sociaux, met les femmes en danger et compromet leurs chances de survie.
Les freins psychologiques au massage cardiaque
La raison pour laquelle les femmes sont moins secourues en cas d’arrêt cardiaque est liée à la peur du contact physique et de ses éventuelles conséquences. Parmi les principaux freins figurent en effet :
- la crainte de toucher la poitrine de la victime (touchés inappropriées, gêne face à la poitrine, etc.),
- la peur d’être accusé d’agression ou de harcèlement.
Le manque d’éducation et d’habitude face à ce genre de situation renforce cette réticence à intervenir. Ces réticences impactent directement les chances de survie des femmes par rapport aux hommes.
L’usage du défibrillateur : un obstacle supplémentaire
Le recours au défibrillateur est essentiel pour venir en aide efficacement à une personne victime d’un arrêt cardiaque, car lorsqu’il est utilisé dans les trois premières minutes, il permet d’augmenter les chances de survie de 70 %.
Pourtant, il existe encore des obstacles psychologiques à son utilisation sur la poitrine d’une femme, notamment face à l’inconfort de retirer un soutien-gorge pour poser les électrodes sur la peau nue. Une étude montre en effet que :
- 46 % des hommes se sentent mal à l’aise avec cette démarche
- 38 % d’entre eux éprouvent un inconfort supplémentaire lorsqu’il s’agit de poser les électrodes sur la peau nue de la victime.
Comment lever ces freins et sauver plus de vies ?
Ne pas intervenir en cas d’arrêt cardiaque, c’est condamner une vie. Quelle que soit la personne concernée, une vie vaut plus qu’un tabou. La réanimation cardiaque est avant toute chose une question de survie.
Pour garantir à tous les mêmes chances face à un arrêt cardiaque, il est impératif de renforcer la formation et la sensibilisation du grand public. Une meilleure connaissance des gestes de premiers secours permettrait d’éliminer les hésitations et de donner à chacun la confiance nécessaire pour intervenir sans crainte : 64 % des personnes interrogées affirment ainsi qu’elles se sentiraient plus à l’aise après une formation.
Les campagnes d’information et les formations doivent insister sur un point essentiel : le massage cardiaque et l’utilisation d’un défibrillateur sont des gestes techniques, vitaux, et identiques quel que soit le sexe de la victime. Des initiatives comme le « CPR Bra » de l’association St John Ambulance rappellent, par exemple, qu’il est essentiel de sauver une vie, indépendamment du genre.
Plus les citoyens seront formés, plus les mentalités évolueront, et plus les femmes auront de chances d’être secourues à égalité avec les hommes.
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