Chaque année, des milliers de personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque sur leur lieu de travail. Dans ces situations, chaque minute compte : en effet, le taux de survie diminue de 10 % par minute sans réanimation ni défibrillation. Pour réduire le temps d’intervention et protéger les salariés, il est donc essentiel de mettre en place un protocole d’urgence.
Voici une méthodologie en quatre étapes pour structurer l’intervention et préparer vos équipes.
Étape 1 : Élaborer un protocole clair et simple
Un protocole efficace doit être simple et préciser :
- La première personne qui trouve la victime doit commencer le massage cardiaque tout en demandant de l’aide ;
- La seconde personne personne alerte les secours (15 ou 112) ;
- Un collaborateur formé pour intervenir (massage cardiaque, défibrillateur) prend le relais sur le massage cardiaque (ou plusieurs si nécessaire) ;
- Une personne se charge d’aller chercher le DAE.
- Application de la méthodologie pour sécuriser l’espace autour de la victime afin de faciliter l’intervention et l’utilisation du DAE si nécessaire.
Il doit être affiché dans les lieux stratégiques (salles de pause, accueil, ateliers, espaces communs) et mettre à disposition un document synthétique téléchargeable et régulièrement mis à jour.
Étape 2 : Assurer une signalisation adaptée
Une signalisation efficace permet de réduire le temps d’accès au défibrillateur, qui doit idéalement être inférieur à 3 minutes, et ce peu importe le lieu dans lequel on se trouve. Elle doit contenir :
- des pictogrammes normalisés visibles depuis toutes les zones de passage, pour que chacun identifie rapidement l’appareil ;
- un plan du site détaillé indiquant l’emplacement exact des DAE et les itinéraires d’accès ;
- des instructions claires et visuelles sur l’utilisation du défibrillateur, avec des schémas simples ou des QR codes vers des tutoriels vidéo ;
- des repères lumineux ou sonores pour signaler le DAE dans de grands espaces ou en cas de faible visibilité.
Cette signalisation peut être intégrée aux plans d’évacuation et aux outils internes (application mobile, intranet) pour une visibilité maximale.
Étape 3 : Former et responsabiliser les équipiers
La formation pratique et régulière augmente considérablement les chances de survie et crée un réflexe collectif face à l’arrêt cardiaque ou tout autre problème vital en entreprise. En effet, elle est utile pour :
- apprendre les gestes de premiers secours (massage cardiaque, positionnement du DAE),
- désigner des équipiers référents formés et capables de guider les collègues lors d’une urgence,
- appréhender la gestion du stress et les situations critiques dans la formation,
- maintenir une rotation des personnes formées pour que l’ensemble de l’équipe soit opérationnel à tout moment.
Ces formations peuvent être intégrées au plan de prévention de l’entreprise, en partenariat avec des organismes spécialisés.
Étape 4 : Organiser des exercices réguliers
Même avec un protocole clair, la réactivité face à un arrêt cardiaque dépend des réflexes collectifs et de la familiarité avec la procédure. Des exercices réguliers permettent de mettre en situation réelle les équipes, d’identifier les points faibles du plan et de renforcer la coordination.
Ces exercices sont l’occasion de :
- simuler un arrêt cardiaque en condition réelles et dans différents environnements (bureau, open space, atelier) ;
- chronométrer précisément le temps d’intervention et d’accès au DAE ;
- débriefer chaque simulation pour améliorer la coordination et corriger les éventuelles erreurs ;
- documenter les exercices ou interventions réelles afin de suivre l’évolution et ajuster le plan.
La répétition de ces exercices développe des réflexes collectifs et limite le stress lors d’une véritable urgence.
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